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L’Intelligence Artificielle au secours des RH

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L’Intelligence Artificielle est en train de faire son apparition dans chaque domaine de l’activité humaine et économique. On lui prédit un avenir radieux et les entreprises doivent d’ores et déjà se préparer aux bouleversements qu’elle va produire. Le secteur des RH n’échappe pas à la règle. L’Intelligence Artificielle est même déjà en train de lui donner un sacré coup de pouce même si nous n’en sommes qu’encore qu’aux premiers gazouillis.

L’IA améliore et accélère les recrutements

La pénurie de candidats ad hoc, c’est-à-dire au profil correspondant aux offres d’emplois, est un réel enjeu actuel pour les cabinets de recrutement comme pour les départements RH des entreprises. L’IA joue sur cet aspect un rôle de dénicheur de talents. Les algorithmes peuvent ainsi passer au crible des dizaines voire des centaines et milliers de profils différents de candidats potentiels sur le web. Réseaux sociaux perso et professionnels et sites d’emplois sont truffés de CV. L’automatisation que permettent certains logiciels RH doté de l’IA permet de présélectionner les bonnes personnes en collectant, traitant et analysant une foule de données : postes, qualifications, expériences, compétences, connaissances métiers… Une approche technique qualitative et quantitative supérieure à celle d’un humain puisque selon la Harvard Business Review, le travail d’évaluation de l’IA serait 25% plus fiable que celui d’un conseiller en recrutement ou d’un chargé RH en entreprise.

L’IA et la vidéo dopent le process de recrutement

L’une des dernières innovations du moment est ce logiciel d’entretien vidéo doté d’IA. Les candidats à une offre sont invités à passer un entretien vidéo différé. Leur passage est enregistré grâce à une caméra. Les candidats répondent depuis chez eux à un questionnaire prédéfini.

L’Intelligence Artificielle au secours des RH

Suite à quoi, l’Intelligence Artificielle embarquée fait le reste en passant au crible les émotions du candidat pour en déduire les aspects dominants de sa personnalité. Plus encore, une foule de données comportementales en est déduite : sémantique, langage corporel, expression du visage… Tout ce qui est habituellement analysé par un spécialiste du recrutement aux compétences psychologiques est réalisé par la machine. Cette solution a été lancée par la société EasyRecruepropose depuis plusieurs années et permet de détenir des informations objectives afin d’attester si le candidat est en adéquation avec le poste, la culture d’entreprise et le type de personnalité recherchée. Mickaël Cabrol, l’un des fondateurs de l’entreprise, qui vient de lever 8 millions d’euros pour doper sa machine à l’algorithme, explique  les critères retenus : «La teneur du discours, à savoir la diversité lexicale et le registre de langue; la prosodie, soit l’intensité et le rythme des propos; et enfin, le comportement global, qui intègre l’énergie perceptible du candidat, ainsi que ses expressions faciales». La solution permet de présélectionner des candidats dont les CV seront envoyés aux recruteurs.

La rapidité, l’efficacité sont les maîtres mots de ce type de solution. HireVue, solution similaire à EasyRecrue mais aux USA, compte déjà plusieurs d’entreprises clientes qui font appel à cette offre de recrutement vidéo/IA. Des poids lourds tels que Vodafone, Unliver ou Goldman Sachs utilisent régulièrement le service. La rapidité du processus est un point fort, le directeur technique de HireVue, Loren Larsen communique : «Nous sommes également parvenus à réduire la durée du processus de recrutement d’un groupe hôtelier international de six semaines à cinq jours».

Mais la partialité de l’Intelligence Artificielle est un autre argument de taille avancé par Loren Larsen. L’IA intégrée dans ces outils de recrutements vidéo permet d’apporter une vraie diversité en entreprise en écartant tout préjugés liés à l’âge, l’origine ethnique ou encore au milieu social.

Comme pour toutes grandes avancées voire même révolutions technologiques, certains aspects doivent être améliorés. Les détracteurs décrient le manque intrinsèque de relation humaine dans les phases de présélection et de sélection, le manque de feeling qu’aucune machine ne peut ressentir. Aussi, en définissant des critères comportementaux en amont, des prérequis appelés « biais cognitifs », le risque pour l’entreprise est réel selon Helen Poitevin chercheuse en RH : «À partir du moment où un biais existe, il sera destiné à se répéter. À terme, ce sera la diversité cognitive d’une entreprise, à savoir sa capacité à accueillir des candidats aux caractères différents, qui pourra être menacée. C’est pourquoi les résultats formulés par une intelligence artificielle ne doivent pas faire l’objet d’une confiance aveugle.».